De nouveaux Carnets de l’apothicaire ?

Eden Giraud - 18 décembre 2023

Les carnets de l’apothicaire, la première série manga sortie chez Kioon, a fait beaucoup parler et a fait l’unanimité. J’attendais donc avec impatience la deuxième adaptation du même light novel de Natsu Hyuuga.

Je ne suis pas déçue ! Au début de ma lecture du premier tome de Mana Books, je suis dubitative : en effet c’est une histoire que je connais déjà et de prime abord, les dessins semblent de moindre qualité comparés à l’autre série. Toutefois, on apprend beaucoup de petits points non dits dans l’autre version. Je continue ma lecture et tout compte, fait j’adore cette version aussi !

La première version a de magnifiques dessins, des personnages charmants, beaucoup d’humour et, on ne va pas se mentir, beaucoup de communications et d’offres promotionnelles (je parle du tableau ou de la superbe boite à thé). Il y a de quoi être conquis avec tous ces arguments et je suis la première complètement fan.

La deuxième adaptation a elle aussi son lot de« cadeaux » qui font craquer : déjà, un splendide Furoshiki assorti au tome un et une carte de Mao Mao (format carte à jouer et à collectionner) qui, j’espère, est la première d’une belle collection !

Cette deuxième adaptation part avec un gros handicap : le temps. Alors qu’au Japon, les deux versions sortent avec seulement quelques mois d’intervalle, les versions françaises ont des années d’écart ! Difficile de ne pas comparer une série alors qu’on est rendu au tome 11 de la première version. Malgré tout, suite à ma lecture des deux premiers tomes de cette version, je suis conquise et je pense suivre les deux séries en même temps. Pourquoi ? Car cette version est tout aussi intéressante pour compléter la compréhension de l’univers du light novel de base de Natsu Hyuuga.

Une peinture montre un homme portant une grande toge noire dont le bas est fait de tissu or et rouge et un large chapeau noir avec des billes rouges et noires qui pendent aujout de son visage est assis sur un trône rectanglaire aux différentes teintes de bleu avec des coussins oranges richement ornementés.
L’empereur Wanli, Shenzong of Ming (1563-1620), dans une robe cérémoniale

Déjà on apprend des petites subtilités non dites dans la version d’Itsuki Nanao et de NekoKurage qui, au final, sont assez importantes pour la lecture. Je vois le personnage de Jinshi un peu différemment alors que ce n’est que le premier tome puisque des points sur son identité sont implicitement donnés dès le début. Là où certaines révélations vont mettre leur temps à arriver dans la première version, ici les évènements et les informations sont amenés différemment. De plus, n’oublions pas que Mao Mao est censée avoir 17 ans, ce qui est visible directement avec le personnage chez Minoji Kurata. Dans la première version, elle fait beaucoup plus jeune. Ce qui pose un problème : Jinshi essaye de charmer une jeune femme aux traits enfantins. Ici, la différence est moins choquante et les plaisanteries de Jinshi sont prises comme telles. Par ailleurs, les expressions de Mao Mao sont fabuleuses dans les deux versions, mais le dégoût de notre personnage à la page 46 de cette deuxième version me laisse sans voix. Il est tellement profond !

Autre point positif : regardez sous la jaquette, sur la quatrième de couverture, vous trouverez des notes à la manière d’un herbier qui appartiendraient à notre chère apothicaire. Chaque tome a une plante différente, de quoi apprendre pleins de choses ! Autre bonus intéressant : un chapitre du light novel de Natsu Hyuuga à la fin du tome deux. Dans celui-ci, nous allons suivre le quotidien de Mao Mao la veille de son enlèvement pour la cour intérieure. Certains ne liront pas le light novel, alors mettre des chapitres est une bonne idée pour donner envie d’accéder à ce pan originel de l’histoire.

Cette version offre des traits plus réalistes, donc elle pourra conquérir un public plus adulte qui aurait pu hésiter face aux dessins de l’autre version.

Vous l’aurez compris, il est difficile de parler de cette série sans la comparer à l’autre version. Cela n’empêche pas de redécouvrir l’histoire d’une autre manière ou de permettre à un autre public de s’y intéresser. Certains diront « Oui, mais les personnages se ressemblent dans les deux versions. » En effet, mais étant donné que le light novel est illustré par Touco Shino, il est dur de s’éloigner des dessins originaux. Tout de même, je trouve que chaque illustrateur a su maîtriser les personnages tout en leur inculquant leur style, un bel exercice pour les illustrateurs et un résultat très satisfaisant pour le lecteur.

Pour ma part je trouve que cette version est d’une grande qualité et je ne saurai faire un choix entre les deux, mon cœur balance. Je ne choisirai pas et suivrai donc les deux : j’aime l’humour et le côté léger de la première version, mais j’apprécie énormément les traits plus adultes et le fait que l’intrigue évolue différemment dans la version plus récente.

  • À lire à partir de 12 ans.
BD étrangère

Les carnets de l'apothicaire : enquêtes à la cour

Minoji Kurata, Natsu Hyuuga et Touco Shino - Mana Books

Mao Mao, 17 ans, est enlevée et vendue comme servante dans le quartier des femmes du palais impérial. Dans cette prison luxueuse, elle fait profil bas jusqu'au jour où des princes nouveau-nés meurent mystérieusement. Elle utilise alors ses connaissances d'apothicaire pour trouver une solution. Mais Jinshi, haut fonctionnaire, devine son talent et la promeut goûteuse personnelle.

Acheter

Commentaires

Retrouvez toutes nos références

Notre catalogue complet