Ils sont de retour : Bonneau et Lamouche, le vieux et le jeune, le plus irrésistible duo d’enquêteurs de la littérature policière québécoise ! Dans ce Constellation du Chat, publié cet hiver chez Fides, l’écriture pétillante de J.L. Blanchard est au rendez-vous : un rendez-vous explosif, décapant, réconfortant et souverainement tordant.
Un politicien, ambitieux et arrogant, est victime d’un attentat meurtrier. Sans surprise, l’homme cultivait l’art de se faire des ennemis. La liste des suspects, allant d’adversaires au sein de son parti aux groupements de jeunes, est fort imposante et le directeur de la police montréalaise, Edmond St-Pierre, ne peut que faire appel, bien malgré lui, à la coqueluche de l’heure – que même le président français souhaite inviter à son Élysée. C’est ce lieutenant Bonneau, qu’il souhaite tant envoyer à la retraite, qui devra résoudre ce mystère.
Bonneau parvient à former, avec son collègue Lamouche, la plus improbable des combinaisons gagnantes. Le vieil enquêteur, en béquille depuis la conclusion heureuse de l’affaire des Os de la Méduse, va s’atteler, lui le « cerveau », au travail de bureau tandis que son co-équipier casse-pied va tâter le terrain.
Un attachement fort inattendu pointe chez le débrouillard Lamouche envers son douteux mentor, semeur de catastrophes, en qui il parvient, malgré tout, à reconnaitre l’image de son père, le détective défunt qu’il admirait : un être acharné, prêt à tout pour mener à terme sa mission.
Et de l’acharnement, ils vont en avoir besoin pour conduire cette enquête « sur l’autoroute de la vérité ». Ça explose partout dans la grande région montréalaise et les victimes, ne se confinant pas seulement « à la chose politique », mais aussi au secteur « des cabanes à sucre », retrouvées dans « des états de combustion avancés », s’accumulent, semant la panique au sein de la population.
Un motif laissé sur place après les méfaits, « l’image d’un chat » prétend spontanément Bonneau, laisse présager un lien entre tous ces crimes. Mais le ou les tueurs prennent garde de se faire surprendre, en faisant voir de « toutes les étoiles » au duo d’enquêteurs.
C’est « du sérieux » dans ce récit plus sombre, plus vitupérant que les deux précédents, une sale histoire de prédateurs sociaux, prétendument intouchables, d’erreurs de jeunesse impayées, de vies bousillées. Mais, rassurons-nous, le charme burlesque persiste, l’humour demeure présent et les trouvailles langagières « bonneausques » oserons-nous maintenant dire – des perles dignes d’un discours de maire de Champignac-en-Cambrousse – pullulent.
Pour notre plus grand plaisir, Bonneau continue de comprendre tout de travers, tout en mettant K-O ses adversaires, dans ce suspense se riant des clichés, parfois grave, jamais sordide, et savoureux à chaque page. Bref, un bonheur de lecture hédonique.
– Christian Vachon (Pantoute), 30 avril 2023
La constellation du chat
Lancer des tomates pourries à un politicien, qui n’en a pas déjà rêvé ? Mais aller jusqu’à l’assassiner, c’est une tout autre histoire. Qui peut donc en vouloir à ce point à Bruno-Hébert Sirois pour l’éliminer de façon aussi violente ? Les autorités nagent en plein mystère d’autant plus que la main meurtrière frappe à nouveau. Terroriste, tueur en série ou simple règlement de compte ? Chose certaine, les cadavres s’empilent.
AcheterRetrouvez toutes nos références
Notre catalogue complet
Commentaires