Les exploits de Léo Major maintenant en bande dessinée !

Christian Vachon - 9 mars 2023

 Les exploits de Léo Major maintenant en bande dessinée !

                          Les Allemands fusillant un cheval pour acte de résistance ;  une chasse d’eau mal utilisée envoyant par le fond un U-Boot ; de l’art contemporain servant à torturer des franquistes prisonniers de républicains espagnols :  voilà, déjà, trois bonnes raisons de savourer les « faits d’armes impensables, mais bien réels » du tome trois de la bande dessinée Le petit théâtre des opérations, scénarisée par Julien Hervieux, dit l’Odieux connard, et illustrée par « Monsieur le Chien » aux éditions Fluide Glacial.

                          Ajoutons-y un autre prétexte, un prétexte qui a de quoi nous rendre fiers d’être Québécois :  une dizaine de pages de ce Petit théâtre dessiné rendent hommage à Léo Major, le « Rambo québécois » (rien de moins), ce soldat du Régiment de la Chaudière qui libéra, à lui seul, en avril 1945, une ville néerlandaise occupée par les Allemands.

                         Le scénariste Hervieux prend un malin plaisir à souligner la parlure typiquement québécoise du légendaire héros borgne (il perd son œil gauche lors des combats en Normandie) honoré, depuis des décennies, aux Pays-Bas.

                        L’armée canadienne, toutefois, tarda fort longtemps à célébrer les exploits de ce combattant, décédé en 2008, n’ayant que du mépris (à deux ou trois exceptions près) pour ses officiers, n’aimant pas qu’on lui dise quoi faire, et dont certains actes d’insubordination lui valut même – l’excellente et approfondie biographie de Luc Lépine, chez Hurtubise, Léo Major, un héros résilient, nous le fait découvrir – de coûteuses rétrogradations Peut-on faire d’un insoumis un modèle ?

                        Une tête brûlée aussi que l’aviateur belge Jean de Selys Longchamps, ressuscité dans cet album par l’Odieux Hervieux et Monsieur le Chien, qui attaque et détruit, sans ordre, en janvier 1943 (il faut le faire !), sur son appareil Typhoon, le quartier-général de la Gestapo, à Bruxelles.

                        Toutes aussi absurdes, toutes aussi incroyables, mais toutes aussi vraies sont également ces histoires, documentées et imagées dans l’album, de l’équipage du destroyer américain William D. Porter commettant bourde après bourde (les mariniers vont même lancer, en 1943, lors d’un exercice, une vraie torpille sur le cuirassé Iowa, qu’ils escortent, ayant à son bord le président Roosevelt) ;  de cet improbable ancien avion d’Air France, le Jules-Verne, transformé en appareil militaire (avec un membre d’équipage lançant manuellement les projectiles par une portière), qui va, pourtant, réussir, en juin 1940, le premier bombardement sur Berlin ;  de ces défenseurs allemands d’une forteresse qui vont être mis en déroute, en août 1915, en croyant avoir affaire à une attaque de morts-vivants russes ;  de cet ancien hussard, et futur « as » de la Grande Guerre, Charles Nungesser, qui, s’enrôlant dans l’aviation, va abattre un avion ennemi lors de son premier vol d’essai ;  et de ce pigeon français, le matricule 785-15, qui, au péril de sa vie, en 1916, parvient, d’un fort encerclé, à Verdun, à livrer son message, un acte de bravoure qui lui permet d’obtenir la Légion d’honneur.

                      La guerre est stupide, certes, mais autant (parfois) en rire.

 

BD étrangère

Le petit théâtre des opérations : faits d’armes insolites de la Grande Guerre tome 3

Julien Hervieux , Monsieur le Chien - Fluide glacial

Sur un ton décalé et documenté, l'auteur retrace des faits d'armes incroyables qui ont marqué les deux guerres mondiales, comme l'histoire d'un soldat québécois ayant repris seul une ville entière aux Allemands, un offensive échouée à cause de supposés zombies ou l'exécution pour acte de résistance du cheval du général Leclerc.

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