Un Québec fou de ses champignons

       Une spectaculaire métamorphose affecte les Québécois et Québécoises :  mycophobes, de génération en génération, les voici qu’ils deviennent, depuis dix ans, fous des champignons. Dans les bois, ces dernier.ères s’extasient des beautés fongiques, cueillent cèpes et morilles pour leurs repas du soir, et, tandis que les champignonnières poussent… comme des champignons, pratiquent le mycotourisme à la recherche de fêtes, d’activités gourmandes ou instructives.

      Pour vous convaincre de cette mycophilie environnante, parcourez cet appétissant guide de plus de 200 pages, soigneusement illustrées, des éditions de l’Homme :  Sur le chemin des champignons.  Le mycotourisme au Québec. Concocté par Pascale G. Malenfant, une dynamique pionnière du mycotourisme à Kamouraska, cet ouvrage nous fait découvrir et apprécier plus d’une trentaine d’entreprises, regroupées par région, proposant des produits mycotouristiques (activités guidées de découvertes – plus d’une trentaine –, autocueillettes de champignons sauvages cultivés, visite de centres d’interprétation ou de champignonnières – une dizaine –, soupers gastronomiques, et mêmes des rallyes photo), et quatre événements spécialisés relatifs aux champignons.

     Profitez, entre autres, des ateliers offerts à Kamouraska et en Mauricie (deux destinations courues par leurs offres « soutenues et diversifiées » en mycotourisme) par La vie est mush, dans les forêts du Haut-Pays de Kamouraska, Dans l’bois, au pied de la rivière Batiscan (une des rares entreprises québécoises « dont l’activité principale, depuis 2017, est le mycotourisme »), ou Druide Sylvestre, à Saint-Étienne-des-Grès (« la seule entreprise québécoise de mycotourisme, en 2022, qui se spécialise dans la découverte des champignons souterrains :  les truffes »).

Au mois d’octobre, participez au Festi-Champs de Sainte-Marie-de-Blandford, cette grande fête familiale au Centre-du-Québec, ou, en Mauricie, aux Myco-Rendez-vous de la gastronomie forestière.

Venez, aussi, goûter une fin de semaine mycogastronomique chez Myco Sylva, au Mont-Saint-Michel, dans les Laurentides.

    Dénichez des trésors, pratiquez l’autocueillette chez Violon et champignon, à Sainte-Lucie-des-Laurentides, ou initiez-vous à la récolte, sans le piller, du matsutake, du Nord-du-Québvec, aux Écogites du Lac Matagami.

   Visitez, également, des dynamiques et étonnantes fermes champignonnières, telles Fibres & compagnie, à Saint-Alexandre-de-Kamouraska (qui utilise la fibre d’alpaga pour faire pousser des champignons), ou Fundus Fungus, à Sawyerville, en Estrie (où l’on pratique la culture des champignons sur billes de bois).

   Même le résident de Montréal peut s’adonner, tout près de chez lui, au mycotourisme grâce à la Mycoboutique, sur la rue Saint-Denis, « le magasin général du champignon », « une référence au Québec », qui offre, en plus de nombreuses activités dans ses locaux, de « nombreuses excursions dans des sites à moins de 120 kilomètres de Montréal ».

   En plus de ces belles invitations, la « conseillère en développement mycologique »  Pascale G. Malenfant nous livre quelques informations « pratico-pratiques » sur l’éthique en mycotourisme (on ne peut cueillir n’importe où et quand on veut), comment et quand cueillir (au printemps pour les morilles, à l’été pour les chanterelles, et plus tardivement pour une grande diversité d’espèces), dix-huit « champignons vedettes » parmi les 3000 espèces (3230 pour être plus précis) du Québec :  chanterelle commune, champignon homard, lactaire à odeur d’érable, pleurote en forme d’huître,…, les sérieuses précautions à prendre avant de les récolter (soyez sûr, à 100%, de l’identification), ainsi que des invitations aux gens du coin à devenir membre du club mycologique local :  Le cercle des mycologues de Sept-Iles, Mycologie Gaspésie, Groupe mycologique de l’Estrie et de la Montérégie, et une dizaine d’autres.

  Un seul regret touchant ce guide :  l’absence d’ordre de prix, même approximatif, pour les différentes activités, afin de nous permettre de mieux planifier nos virées mycologiques.

N’empêche, remercions Pascale G. Malenfant de nous offrir « l’indispensable » de tous les amoureux québécois –une famille grandissante- de la «plus belle des pourritures nobles » (avec le vin, et le fromage) désireux de partir en balade.