Livre d’une cinquantaine de pages, Arsenic mon amour se présente comme un échange épistolaire poétique entre Jean-Lou David et Gabrielle Izaguirré-Falardeau. Tous·tes deux habitants·tes de Rouyn-Noranda, les auteur·rices échangent autour de leur rapport conflictuel avec leur région, mais surtout avec la fonderie Horne qui, en juillet 2023, concluait une entente avec le gouvernemet québécois pour pouvoir émettre dans l’air jusqu’à 100 ng/m3 d’arsenic, alors que le seuil provincial est établi à 3 ng/m3.
Tout en critiquant la voracité du système capitaliste extractiviste et la violence d’une industrie relâchant des contaminants atmosphériques cancérigènes, les deux auteur·rices célèbrent la beauté des paysages abitibiens, ainsi que la solidarité de la communauté rouynorandienne. Au fils de leurs échanges, celleux-ci invitent les lecteur·trices à la mobilisation sociale et parviennent à brosser un portrait percutant et nuancé de la situation.
Comme l’écrit Gabrielle Izaguirré-Falardeau à Jean-Lou David dans sa lettre d’août 2022 : « Tu sembles justement avoir compris avant, et peut-être mieux que moi, la complexité avec laquelle s’entremêlent, dans cette Abitibi que l’on partage, la laideur et la beauté, le choix et l’obligation, la nature et son pillage, la volonté et l’inévitable, la vie et la mort. J’aimais les cheminées – je les aime encore comme de rassurants symboles, sans avoir mesuré l’ampleur des conséquences de leur existence réelle; sans avoir bien saisi combien ces cheminées et toutes les mines qui nous entourent incarnaient notre début et notre fin. » (page 21)
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