« Friandises humaines au kilogramme cynique, médecins de Medellin, hologramme de la fraude, déclamez l’inévitable mélodie du désastre et sa chirurgie plastique à profusion, faites grimper sa Bourse sanguinaire. Lance-drame au nom du chocolat, au nom de la forêt, au nom du pétrole, au nom du manganèse, au nom de l’uranium, de la bauxite, des éléphants de la Côte d’Ivoire et même au nom des hautes cancritudes des empires de papiers. »
Écrit par l’écopoète Samy Manga, Chocolaté : le goût amer de la culture du cacao se présente comme un portrait social et historique de l’industrie chocolatière mondiale. À mi-chemin de l’essai et de l’autofiction, l’ouvrage nous amène sur les traces du jeune camerounais Abéna, personnage fictif vivant dans une plantation de cacao près de la ville de Yaoundé.
Alors que ce dernier relate la violence des conditions de travail des paysan.nes, mais aussi les dégâts de la monoculture, de la déforestation, des pesticides et des conventions laxistes, l’auteur souligne que la production et l’exportation massive de la fève de cacao par des pays africains s’inscrit directement dans des politiques capitalistes néocoloniales et extractivistes.
En plus d’examiner les enjeux – économiques, politiques, environnementaux, humains, etc. – entourant la « chocomania » occidentale, l’essai montre que de ce commerce de l’« or vert » ne profitent au final que très maigrement les communautés productrices.
La lecture de ce livre permet ainsi de prendre la mesure d’une réalité trop souvent invisibilisée, silencée. Elle implique de prendre la responsabilité de s’informer, de réfléchir à l’impact de nos habitudes de consommation, ainsi que de reconnaître nos privilèges.
Lire ce livre, surtout, c’est se donner les moyens de lutter, de faire pression auprès de nos gouvernements et d’améliorer le sort de nombreux individus à petites et grandes échelles.
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