La petite dernière

« Je m’appelle Fatima. / Je porte le nom d’un personnage symbolique en islam. / Je porte le nom auquel il faut rendre honneur. / Un nom qu’il ne faut pas « salir », comme on dit chez moi. / Chez moi, salir, c’est déshonorer. Wassekh, en arabe algérien. / On dit darja, darija, pour dire dialecte. / Wassekh : salir, foutre la merde, noircir. »

Ainsi débute le tout premier roman de Fatima Daas, un monologue autobiographique dont la forme et le fond ne sont pas sans faire écho aux œuvres d’Ernaux et de Duras. Au travers d’un récit décousu, flou et troué de silences, l’autrice nous ouvre une brèche sur son être et son monde : celui où son orientation sexuelle et sa religion semblent parfois irréconciliables ; celui aussi où elle a appris l’art de ne jamais rien dire, de tout taire. Véritable transgression par le langage, La petite dernière nous apparaît comme une reprise de contrôle sur les mots, et de là, sur le réel.

 

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