Lignes de fuite

«Partons ! Décampons ! » Ils étaient des milliers de Français et de Françaises, en 1944, à faire le choix de fuir face à la Libération et une imminente épuration. S’appuyant sur des archives inédites, Marc Bergère propose une première histoire totale de cette galopade des perdants prenant de multiples formes. On cherche asile à l’extérieur, en Argentine, en Espagne, en Irlande, ou, comme ce Bernonville ou ce Simenon, au Canada (inspirant ce précédent Vichy au Canada : L’exil québécois de collaborateurs français du même auteur). On fuit, pour la grande majorité, à l’intérieur, semi-vivant parmi les vivants, citoyen clandestin cherchant à se faire oublier, trouvant parfois refuge et intériorisant l’exil, à l’exemple de l’académicien Michel Mohrt, dans l’écriture. Aucune de ces fuites, à l’imposant potentiel romanesque, ne se ressemble vraiment, mais toutes choquent par un point commun : l’absence de remords ou de repentir de ces misérables. Troublant.

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