Nos libraires
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Chez Pantoute, on aime lire et partager.
Nos recommandations se retrouvent également dans la revue Les Libraires.

Jeunesse

Coboye

Cécile - Delcourt

Coboye est un plongeon dans l’enfance. Un peu comme si chacun d’entre nous redécouvrait les aventures de sa jeunesse, l’insouciance et les rires. Dans ce livre magnifiquement illustré, chaque planche est un véritable tableau faisant l’éloge des joies simples et des moments de folie de cette petite fille qui mène sa vie comme un cow-boy, ou plutôt comme elle s’imagine qu’un cow-boy doit agir : récolter des troupeaux de grenouilles et de têtards, les marchander contre des « chouinegomes » et souvent jouer des mauvais tours. Pleine de tendresse, d’humour et de poésie, cette BD est un véritable coup de cœur, un voyage instantané vers le passé et la douceur de l’enfance, que nous avons tendance à oublier à tort. Dès 9 ans.

Maxime Valentin craque pour ce livre

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Essais étrangers

Lignes de fuite

Marc Bergère - PUF

«Partons ! Décampons ! » Ils étaient des milliers de Français et de Françaises, en 1944, à faire le choix de fuir face à la Libération et une imminente épuration. S’appuyant sur des archives inédites, Marc Bergère propose une première histoire totale de cette galopade des perdants prenant de multiples formes. On cherche asile à l’extérieur, en Argentine, en Espagne, en Irlande, ou, comme ce Bernonville ou ce Simenon, au Canada (inspirant ce précédent Vichy au Canada : L’exil québécois de collaborateurs français du même auteur). On fuit, pour la grande majorité, à l’intérieur, semi-vivant parmi les vivants, citoyen clandestin cherchant à se faire oublier, trouvant parfois refuge et intériorisant l’exil, à l’exemple de l’académicien Michel Mohrt, dans l’écriture. Aucune de ces fuites, à l’imposant potentiel romanesque, ne se ressemble vraiment, mais toutes choquent par un point commun : l’absence de remords ou de repentir de ces misérables. Troublant.

Christian Vachon craque pour ce livre

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Littérature étrangère

Un avenir radieux

Pierre Lemaitre - Calmann-Lévy

La famille Pelletier est rudement mise à l’épreuve dans ce dernier volet, aux péripéties des plus étonnantes, des salles de billard aux écoles de bonnes sœurs de la fin des années 1950, des Trente Glorieuses. Splendide apothéose littéraire que cet Avenir radieux : alors que la toujours aussi horripilante et imprévisible Geneviève continue à persécuter le trop docile Bouboule, qu’Hélène invente une nouvelle façon de faire de la radio, que la jeune Colette cherche à se mettre à l’abri d’un dégoûtant personnage, quelque part, dans une ruelle sombre de Prague, un autre membre du clan Pelletier, impliqué dans le grand jeu de la Guerre froide, risque sa vie. Tout en nous permettant de renouer, dans l’allégresse, avec l’esprit feuilletonnesque, Pierre Lemaitre nous livre, une nouvelle fois, une leçon d’histoire des plus singulières, et qui n’a rien d’assommant. Et, information exaltante, il nous promet une trilogie finale.

Christian Vachon craque pour ce livre

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Littérature étrangère

Rue du passage

Fatima Ouassak - JC Lattès

Dans ce premier roman, Fatima Ouassak nous plonge dans la vie quotidienne d’un quartier d’immigrant∙es ouvrier·ères à travers les yeux de l’attachante Salima. L’originalité et la force de ce roman résident dans le récit de cette enfant, à la fois innocente et consciente de l’univers qui l’entoure. On a l’impression de visiter et de faire la rencontre de chaque voisin∙e du quartier, de les accompagner dans leurs défis et de les soutenir dans leurs ripostes au racisme et à la précarité. Les sacrifices et les déchirements de l’exil sont bien présents dans les histoires des différentes familles que la petite côtoie, ainsi que les conditions de vie matérielles de celles-ci, puisque pour la plupart, le travail au noir ou le travail en usine sont les seuls horizons qui leur sont offerts comme moyen de survie. Toute personne ayant vécu cette expérience ou provenant d’une famille d’immigrant·es retrouvera dans ces pages une forme de réconfort et de légitimation sensible et émouvante. Il s’agit également d’un roman qui nous permet de redécouvrir la force du collectif, de l’entraide et de la solidarité face aux inégalités. En bref, voici un roman sensible, engagé et plus que jamais nécessaire dans les temps que nous vivons. Ouassak réussit à rendre hommage à toutes ces personnes qui ne figurent pas dans l’histoire avec un grand H, mais qui, au quotidien, luttent pour un monde plus humain et plus juste.

Alba Benitez Ortiz craque pour ce livre

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Littérature étrangère

Carcoma

Layla Martinez - Seuil

La misère est le seul héritage qui se transmet de génération en génération pour les membres de la famille qui habite une maison aux allures hantées, dans un village quelque part en Castille, isolé et figé dans le temps et l’histoire : « Mon arrière-grand-mère est morte entièrement dévorée par la haine, comme son mari. Lui a fini emmuré dans la maison qu’il avait bâtie pour l’enfermer, et elle rongée par sa jalousie à l’égard de sa propre fille. Ils sont tous deux morts de pur dégoût de pur mépris de pure hargne. Elle a bien fait de le laisser derrière ce mur, le réduisant à un crcrcrcrcr de cuillère contre la brique, mais ce crcrcrcrcr s’est introduit dans sa tête parce que dans cette maison tout se glisse en toi et te gratte te gratte te gratte. Les autres membres de la famille ont eux aussi succombé à la haine, pas la leur mais celle d’autrui. » (p.107) Dans ce premier roman de Layla Martinez, on sent le poids de l’oppression intergénérationnelle, la lourdeur de la dictature franquiste et des conflits non résolus. Les rapports de classe et la vengeance sont également au cœur du récit qui, à travers un style qu’on pourrait qualifier proche du réalisme magique (qui peut nous faire penser à l’écriture d’Irene Solà), nous plonge à l’intérieur de cette maison – et histoire – troublante. Le titre même du roman, Carcoma, désigne à la fois le ver à bois et un type de souci constant, et c’est ce qu’on sent : une angoisse, une tension constante, qui nous permet de sentir les frustrations et les émotions des personnages. Un gros coup de cœur de la littérature espagnole contemporaine.

Alba Benitez Ortiz craque pour ce livre

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Biographie & Faits Vécus

Les Aventures de M.Net et du Grand Talbot

Denis Talbot - Un monde différent

« HéHo ! Talbot ! » Nombreux, heureux, nous attendions, avec impatience, le vendredi soir, devant l’écran, ce cri de ralliement à Musique Plus, promesse de burlesque et d’emballement. C’est avec autant de bonheur, maintenant, que nous parcourons le recueil de souvenirs, des histoires franchement engageantes et stimulantes, empreintes de son autodérision habituelle, de l’ultra sympathique aventurier des ondes. Adorant tester les gadgets, bricoler des patentes, le jeune Denis Talbot réalise son rêve d’enfance « d’être à la radio », à CKOI, et trouve, ensuite, chez le Much Music francophone, le véhicule pour assumer son goût de découvertes et d’exploits. Toujours en quête d’inédit, avant-gardiste, il ose créer, avec son M. Net, une émission s’adressant à un public qu’on dit attardé : les amateurs de jeux vidéo. L’ADN de Musique Plus se diluant, il est, à 55 ans, chassé de son boulot. Mais l’aventure ne fait que commencer pour le Grand Talbot qui, d’un studio, continue de rejoindre des milliers de passionnés comme lui.

Christian Vachon craque pour ce livre

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Essais québécois

Arsenic mon amour

Jean-Lou David et Gabrielle Izaguirré-Falardeau - Du Quartz

Livre d'une cinquantaine de pages, Arsenic mon amour se présente comme un échange épistolaire poétique entre Jean-Lou David et Gabrielle Izaguirré-Falardeau. Tous·tes deux habitants·tes de Rouyn-Noranda, les auteur·rices échangent autour de leur rapport conflictuel avec leur région, mais surtout avec la fonderie Horne qui, en juillet 2023, concluait une entente avec le gouvernemet québécois pour pouvoir émettre dans l'air jusqu'à 100 ng/m3 d'arsenic, alors que le seuil provincial est établi à 3 ng/m3. Tout en critiquant la voracité du système capitaliste extractiviste et la violence d'une industrie relâchant des contaminants atmosphériques cancérigènes, les deux auteur·rices célèbrent la beauté des paysages abitibiens, ainsi que la solidarité de la communauté rouynorandienne. Au fils de leurs échanges, celleux-ci invitent les lecteur·trices à la mobilisation sociale et parviennent à brosser un portrait percutant et nuancé de la situation. Comme l'écrit Gabrielle Izaguirré-Falardeau à Jean-Lou David dans sa lettre d'août 2022 : « Tu sembles justement avoir compris avant, et peut-être mieux que moi, la complexité avec laquelle s'entremêlent, dans cette Abitibi que l'on partage, la laideur et la beauté, le choix et l'obligation, la nature et son pillage, la volonté et l'inévitable, la vie et la mort. J'aimais les cheminées - je les aime encore comme de rassurants symboles, sans avoir mesuré l'ampleur des conséquences de leur existence réelle; sans avoir bien saisi combien ces cheminées et toutes les mines qui nous entourent incarnaient notre début et notre fin. » (page 21)

Océane Roberge craque pour ce livre

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Essais québécois

Jeanne Lapointe : artisane de la révolution tranquille

Chantal Théry [dir.] - Triptyque

Ouvrir ce livre-hommage, c'est (re)découvrir une femme de tête qui fût, et est toujours, si importante pour nous tous·tes; c'est entrer dans l'intimité d'une pionnière des études littéraires québécoises qui a su jouer un rôle essentiel pour l'éducation des filles et des femmes au Québec. Comme l'écrit si bien Bersianik à propos de Jeanne Lapointe : « Merci d'avoir existé et merci d'exister encore dans mon coeur ». Quoi de mieux, pour accompagner et célébrer la nomination du tout nouveau pavillon d'enseignement de l'Université Laval, que de lire ce livre ?

Océane Roberge craque pour ce livre

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Poésie québécoise

Un froid qui ne me quitte pas

Sarine Demirjian - Poètes de brousse

Avec ce premier recueil, Sarine Demirjian aborde sa relation à l’Arménie, son pays d’origine, et au Québec. Ses poèmes, écrits avec force et délicatesse, nous plongent dans la réalité des personnes qui, comme elle, se retrouvent entre deux cultures et face à un héritage sociohistorique rempli de deuils, de violences et de tabous. Que faire du vide qu’implique le déracinement ? Comment témoigner du génocide de son propre peuple tout en essayant d’appartenir dans un autre pays, à une autre culture ? Demirjian nous partage ses réflexions, ses émotions et son cheminement dans la tâche de concilier et d'assimiler les différentes réalités qui l’habitent, ainsi que la complexité de digérer la violence et de cohabiter avec ces multiples lieux d’appartenance. Avec sagesse et douceur, ses poèmes constituent également un lieu de réconciliation où l’entrecroisement des appartenances ne nécessite pas de choisir et de délaisser une culture, mais d’accepter et d’incarner une appartenance multiple : « être le croisement de deux villes qui ne se rencontreront jamais les transporter en moi partout où je vais ». Ce recueil a l’effet d’un baume pour les personnes qui vivent en constante négociation de leur identité socioculturelle. À découvrir !

Alba Benitez Ortiz craque pour ce livre

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