Il y a 350 ans, au printemps 1672, le roi Louis XIV, désireux d’aider un noble à se faire oublier, le nomme gouverneur d’une de ses lointaines colonies d’outremer. Dommage pour la Nouvelle-France : Louis de Buade, comte de Frontenac –c’est son nom- quitte Québec, dix ans plus tard, en y laissant beaucoup de mécontents. Micheline Bail, dans sa biographie romancée, en deux volumes (Frontenac tome 1 : La tourmente, Frontenac tome 2 : L’embellie), chez Hurtubise, nous démontre comment son retour inespéré au gouvernorat du Canada, en 1689, lui permet de redorer son blason.
Jean Talon, « par sa volonté de fer », fait de la Nouvelle-France « un endroit digne des ambitions de son roi » : que d’éloges enthousiastes chez Josée Ouimet (dans Jean Talon, intendant en Nouvelle-France, aux éditions de l’Isatis), et d’autres biographes, pour cet administrateur qui abandonne la colonie, cette même année 1672. Pourtant, nous rappelle l’historien Marcel Trudel, dans son réputé texte : «L’intendant Jean Talon : une réévaluation à la baisse », le principal legs de cet homme ambitieux est une vaste correspondance laissant place à l’exagération. Soyons sceptiques, et critiques, sur ses « réalisations ».
Toujours en 1672, le travail d’exploration du continent se poursuit, tant vers le nord que vers l’ouest, à la recherche de nouvelles alliances, si essentielles au commerce de la fourrure et d’un hypothétique passage maritime. Le père Albanel se pointe jusqu’au lac Saint-Jean, tandis que Louis Jolliet et le père Marquette atteignent l’embouchure de l’Illinois. Deux biographies remémorent leur plus grand exploit : la découverte du Mississippi (Louis Jolliet, explorateur et cartographe, de Manon Plouffe et Adeline Lamarra, aux éditions de l’Isatis, et Louis Jolliet : le séminariste devenu explorateur, de Véronique Larin, chez XYZ).
Il y a 200 ans, en 1822, de jeunes affairistes anglophones de Montréal veulent mettre un terme à la domination, au parlement du Bas-Canada, de la vieille classe canadienne-française, en présentant, en secret, à Londres, un projet d’union avec le Haut-Canada. Louis-Joseph Papineau (relisez ses interventions dans Louis-Joseph Papineau : un demi-siècle de combats, chez Fides, en 2019), Nelson, et le Parti canadien, ayant vent de l’affaire, parviennent à y faire échec. Ce n’est que partie remise.
Autre moment d’effroi, au Québec, il y a 100 ans, un 22 décembre 1922 : un incendie dévastateur ravage la Basilique de Québec (on peut apprécier le cachet, avant le drame, de l’édifice dans le coffret, en quatre volumes, Notre-Dame de Québec : 1664-2014, disponible chez Septentrion). Une rumeur va circuler, dans les journaux, incriminant le Ku-Klux-Klan du méfait.
Deux événements, plus heureux, égayent tout de même, en cette année 1922, l’actualité québécoise : l’inauguration de l’École des Beaux-Arts de Montréal, et, un 22 septembre, un an après la France, l’ouverture de CKAC (Canadian Kilocycle America Canada), la première station radiophonique francophone en Amérique du Nord. Du toit de l’édifice de La Presse (le quotidien gère le poste), sur la rue Saint-Jacques, à Montréal, l’antenne de la station émet pour les 2 000 possesseurs d’appareils de radio.
Une grève générale illimitée, impliquant plus de 200 000 enseignants et employés du gouvernement, perturbe, il y a 50 ans, un mois d’avril 1972, le Québec. On veut briser le système actuel, prétendument sans avenir. Le tout se termine par une loi spéciale, et l’emprisonnement des chefs syndicaux. Le système survit.
Au mois de mai de cette même année 1972, le « groupe des six » de Québec, avec, à sa tête, Marius Fortier et John Dacres, parvient à récolter les deux millions de dollars permettant à la franchise des Nordiques de Québec d’entamer sa première saison dans l’AHM (l’Association mondiale de hockey), le nouveau circuit, concurrent de la LNH. Autre succès, au mois de juillet, il parvient à attirer deux gros noms : Maurice Richard, en tant qu’entraîneur, et le talentueux Jean-Claude Tremblay comme défenseur. Le Rocket Richard, anxieux, épuisé quitte l’équipe après seulement deux rencontres. Tremblay, lui, aidé, plus tard, de Marc Tardif, fournit de la crédibilité à l’organisation tout au long des sept ans d’existence du club dans l’AMH (de 1972 à 1979).
Grève du siècle, au printemps 1972, série du siècle, à l’automne 1972. Il y a 50 ans, le 28 septembre, à Moscou, Paul Henderson marque le but vainqueur, à 34 secondes de la fin, permettant au Canada de l’emporter, 4 victoires contre 3 défaites, et un match nul, dans cette confrontation de hockey sur glace contre une équipe soviétique totalement méconnue à l’époque. Le but du siècle, de Mike Leonetti, chez Scholastic, permet de faire revivre, aux nouvelles générations, ce moment unique de l’histoire où, au milieu de la semaine, en plein après-midi, les Canadiens, pris de frénésie, d’un océan à l’autre, délaissent tout, travail ou étude, pour se river devant leur téléviseur.
Une victoire de la sur la finesse ?
Quoi qu’il en soit, le hockey sur glace entre dans une nouvelle ère que souligne, fort bien, en 2014, le Bulletin d’histoire politique, chez VLB, dans son numéro spécial : Le hockey Canada-URSS : aspects politiques d’une rivalité.
Le 2 juin 1997, le libéral Jean Chrétien obtient un second mandat majoritaire à Ottawa, à la suite d’une campagne électorale marquée par le souvenir de l’animatrice Claire Lamarche s’effondrant en plein débat des chefs. Un troisième mandat, quatre ans plus tard, permet au « p’tit gars de Shawinigan » d’accumuler un bon bagage d’anecdotes savoureuses qu’il nous refile, en 2018, dans un Mes histoires, et, en 2021, dans un Mes nouvelles histoires, aux éditions La Presse.
Louis-Joseph Papineau : un demi-siècle de combats
On l'a trop souvent oublié, mais Louis-Joseph Papineau est l'homme public le plus important de la première moitié du XIXe siècle québécois. À travers ses écrits, c'est une époque particulièrement mouvementée de l'histoire du Bas-Canada qui revit et... continue de nous interpeller. «On a tiré Papineau de tant de côtés, écrit Yvan Lamonde. Avec ces textes de Papineau, on ne lui fera pas dire ceci ou cela. On lira ce qu'il avait à dire à des moments forts de l'histoire du Québec. Dans ces textes, on entend sa voix, on sait ce qu'il pense lorsqu'il fallait penser clair.» Du projet d'Union du Bas et du Haut-Canada de 1822 à son testament politique de 1867, cette édition propose l'essentiel de la pensée de Papineau. Pour celles et ceux qui veulent lire Papineau en direct, à des moments décisifs de son histoire et de la nôtre. Auteurs Yvan Lamonde, professeur émérite d'histoire et de littérature à l'Université McGill, est connu pour ses travaux sur l'histoire socioculturelle et intellectuelle du Québec. En 1995, il remportait le Prix littéraire du Gouverneur général pour son ouvrage Louis-Antoine Dessaulles, un seigneur libéral et anticlérical. Claude Larin a étudié à l'Université McGill (langue et littérature françaises). Il est l'auteur d'une analyse rhétorique des discours politiques de Louis-Joseph Papineau, qui ouvre la porte à de nouvelles perspectives sur l'homme public.
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