Francis Blake et Philip Mortimer, nos héros préférés, reviennent, cet hiver, au Québec, dès le mois de janvier 2022. Leur 28e aventure a pour titre Le dernier Espadon, et elle est scénarisée par… Jean Van Hamme.
L’heureux repreneur de la série d’Edgar P. Jacobs, dans les années 90, en compagnie de Ted Benoit, avec L’affaire Francis Blake, avait pourtant juré, au début des années 2010, qu’il avait fait le tour avec les albums suivants (L’étrange rendez-vous, La malédiction des trente deniers, en deux tomes), qu’il en avait fini avec ces personnages. Mais une idée ruminait dans sa tête depuis des années, une idée liée à la source même d’une passion, celle d’un jeune gamin,Jean Van Hamme, dans le Bruxelles de la fin des années 40, s’enthousiasmant pour le récit du Secret de l’Espadon publié dans le journal Tintin. Qu’arrive-t-il, au bout du compte, à cette extraordinaire invention (« Jacobs démarre avec l’Espadon, un truc invraisemblable, et puis n’en parle plus jamais. Donc, ces avions pourrissent depuis plus de 70 ans quelque part dans le Pakistan » – Jean Van Hamme, dans L’héritage Jacobs, page 255) ? Pourquoi pas en faire une nouvelle aventure, une quatrième, où il ressuscite cette « arme secrète mythique » ?
Il s’y met, à la fin des années 2010. Le récit « coule facilement ». En huit semaines, le scénario est prêt.
IL recrute, pour la mise en scène, le duo de dessinateurs néerlandais, au ton très « ligne claire », de La vallée des Immortels Teun Berserik et Peter van Dongen, avec pour mission de renouer avec le style graphique, plus sombre, des débuts de la série.
Que promet d’autres ce Dernier Espadon, qui n’a pas la prétention, évitant ainsi un « paradoxe temporel » avec La vallée des Immortels, d’être une suite directe du premier récit Le secret de l’Espadon ? Un Espadon « volé » va jaillir de la Tamise, au milieu de Londres, installant un sentiment de culpabilité chez un Mortimer « qui n’a pas de raison de se sentir fier d’une arme aussi destructrice », et chez un Blake qui « fait un métier utile, mais moralement, il en paie les pots cassés ».
Jean Van Hamme, à plus de quatre-vingt ans (il est né en 1939), peut, enfin, se sentir définitivement quitte de Blake et Mortimer. « La boucle est vraiment bouclée, Je ne pourrais pas faire plus fort » (L’héritage Jacobs, page 255).
Une édition spéciale, en deux tomes, du Secret de l’Espadon (la version originale du récit iconique telle qu’elle apparaissait dans le journal Tintin) va accompagner la sortie de l’album.
Grâce aussi à cette parution du Dernier Espadon, le dessinateur Antoine Aubin, peut, une nouvelle fois, et sans lui déplaire, passer son tour et terminer, sans pression, l’encrage du très attendu 8 heures à Berlin (titre provisoire), le Blake et Mortimer # 29 de l’hiver suivant.
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