Voici un nouveau livre qui rejoint ma bibliographie de chien ! Vous aurez compris que la thématique canine est un sujet récurrent de mes lectures et c’est d’abord cela qui m’a incitée à découvrir ce manga. Le résumé a fini par me convaincre : une fois ce livre commencé, il est difficile de le reposer.
On suit le périple d’un chien à travers une société au bord du gouffre. Suite aux catastrophes du Tohoku, Tamon, un jeune chien, se retrouve seul. À travers son regard, les lecteur·rices sont témoins d’une société sans fard ni filtre. Il est impossible de détourner les yeux de ces conditions humaines complexes et accablantes. Les rencontres se succèdent avec des personnes délaissées par la société et leur rencontre avec ce chien, porteur d’espoir, les sauvera par sa simple présence, par son acceptation et son amour inconditionnel. Sans jugement, Tamon accepte ces grands oubliés et il leur adresse un regard bienveillant et tolérant. Mais il ne peut pas rester avec eux, son but est de continuer toujours plus vers le sud à la recherche de quelque chose ou plutôt de quelqu’un. Malgré tout, ces rencontres fugaces sont des moments de répit dans la vie de nos personnages.
Le chien qui voulait voir le sud est le récit extraordinaire d’une amitié fusionelle, du courage d’un chien à persévérer malgré l’adversité et, surtout, de résilience. Toutes les rencontres sont poignantes et les personnages qui entrent dans la vie de Tamon sont complexes et profondément humains. C’est un manga tragique, qui porte un regard objectif sur la société et sur les catastrophes naturelles. En cela, c’est une histoire terriblement d’actualité, vue à travers les yeux du canidé. C’est une humanité fragile que l’on découvre : la criminalité est expliquée et vue comme un non-choix de dernier recours pour les personnes qui ne peuvent rien faire d’autre pour survivre. Les conjonctures politiques, économiques et météorologiques poussent une partie de l’humanité dans ses retranchements et ce manga illustre les disparités et inégalités des populations. De plus, les catastrophes naturelles se faisant de plus en plus fréquentes, ce petit one shot est porteur d’un message fort. Chaque chapitre est un choc pour nous et c’est aussi une épreuve de la vie de nos personnages. Ce manga nous extrait de notre zone de confort pour nous plonger dans la complexité des situations humaines : c’est une adaptation du roman de Seishu Hase très puissante. Je comprends que cette lecture ne soit pas pour tout le monde, mais un manga engagé et touchant à ce point est aussi nécessaire pour éveiller les consciences. L’émotion me submerge face à ces situations et le dénouement n’en est que plus émouvant; difficile de ne pas être déstabilisée. Au-delà de la dénonciation et de l’engagement des auteurs, c’est aussi une merveilleuse histoire d’amitié entre un enfant et un chien qui ont vécu le même drame.
Une adaptation de Takashi Murakami aux éditions Akata
Le chien qui voulait voir le sud
A travers le personnage d'un chien errant, Tamon, marchant toujours vers le sud, le récit met en scène une galerie de personnages à qui l'animal solitaire vient en aide. Il les encourage à trouver du sens à leur vie mais, malgré les réconciliations qu'il permet et les amitiés qu'il crée, il refuse d'être adopté. Il tient à garder son indépendance et à continuer sa route vers le sud.
AcheterRetrouvez toutes nos références
Notre catalogue complet
Commentaires