Le nouveau meurtre et mystère démoniaque de Steve Laflamme

Entamer ce Vingt-trois jours de haine, le nouveau récit de Steve Laflamme tenant astucieusement du jeu d’énigmes, c’est ouvrir une boîte à surprises, s’apercevoir que le discret voisin, semblant mener une vie bien ordinaire, peut dissimuler des penchants horribles et répugnants. Frédérique Santinelli et Guillaume Volta, les héros de Steve Laflamme qui sont parvenus à capturer les artisans des « Meurtres de l’Aube » dans leur enquête précédente, en font l’amer constat.

Santinelli, la professeure de littérature alliée de la police, reçoit un mystérieux manuscrit dédicacé, un ouvrage atroce aux propos « misogynes et scabreux », dépeignant un arsenal de malices pour faire souffrir les femmes. Mais le livre semble « livrer » autre chose, dissimuler un code, un message caché permettant de résoudre la disparition inexpliquée d’une femme sans doute victime de violence conjugale.

Pour percer à jour ces informations dissimulées, Santinelli va devoir traverser le « rideau d’horreur » de ce « manuel d’instruction pour hommes violents » et faire appel à son ami, le lieutenant-détective Guillaume Volta, pour mener l’enquête sur le terrain. Or, Volta peine à remonter la pente depuis l’AVC de son épouse Joëlle.

Alors que le déchiffrage du bouquin va mener Volta au fin fond d’un bois où se tient un jeu insensé et cruel, où on peine à distinguer les victimes des bourreaux, Santinelli, qui n’a plus aucun souvenir d’avant ses dix-neuf ans, en apprend un peu plus sur son passé.

Cette « course contre la montre », où le « gore » fait bon ménage avec les éléments d’érudition, notamment le mythe de Tityos, mène ultimement bien des protagonistes de ce suspense à se confronter à leurs actes. « Les gens qu’on aime méritent de voir toutes nos facettes, même les mauvaises »; sans cette salutaire prise de conscience, le chemin du retour ne peut être possible.

– Christian Vachon (Pantoute), 28 avril 2024