Les nombreux lecteurs de sa trilogie d’enquêtes de Xavier Martel le savent : Steve Laflamme, ne tenant jamais compte de l’interdit, se veut fort prodigue des mystères, de l’inquiétant, du tordu, de tout ce qui peut ravir les amoureux des ambiances gothiques. Son Les Agneaux de l’Aube, paru cet hiver chez Libre Expression, où l’écrivain inventif atteste que même une bourgade tranquille comme Québec peut dissimuler de troublantes entreprises, saura à nouveau les combler.
Frédérique Santinelli, jeune enseignante universitaire n’ayant plus que la littérature dans sa vie depuis qu’un traitement expérimental lui a effacé le souvenir des dix-huit premières années de son existence, accumule les soucis en ce début d’automne alors qu’elle doit affronter une nouvelle cohorte d’étudiants. Et voilà que Guillaume Volta, un enquêteur bourru de la Sûreté du Québec, vient le solliciter pour décrypter un mystérieux message – apparemment un ramassis d’élucubrations – retrouvé près d’un corps horriblement mutilé. La tâche s’avère finalement nullement rebutante, bien au contraire. Santinelli et Volta s’unissent étroitement pour mettre un terme aux activités d’un monstrueux groupement clandestin, un groupement s’en prenant à des gens suicidaires, un groupement pervertissant des œuvres littéraires pour les asservir à l’assassinat.
Rien de banal, donc, dans cette enquête où l’inspecteur Volta, faisant fi de la hiérarchie, n’hésite pas à cogner à la porte d’une ministre, et où, comme en plein cœur d’une zone chaude du Moyen-Orient, on se mitraille gaillardement sur une autoroute de la région de Québec. Par cette enquête, l’auteur tente de nous sensibiliser aux méfaits de l’ignorance, de l’anti-intellectualisme. Perpétuer les erreurs du passé ne rend jamais notre monde meilleur.
Un mystère, pourtant, reste à éclaircir à la fin de ce récit : celui des années oblitérées de Frédérique Santinelli. Attendons-nous à des révélations fulgurantes dans le prochain roman de Steve Laflamme.
Christian Vachon (Pantoute), 19 mars 2023
Les Agneaux de l'Aube
Lorsque des morts violentes s'accumulent dans les régions de Québec et de Charlevoix, Guillaume Volta fait appel à Frédérique Santinelli, professeure de littérature, pour l'aider à décrypter un texte légué par une des victimes des « Meurtres de l'Aube ». Étrangement, les assassinats semblent inspirés d'œuvres d'auteurs ayant fait partie de l'Ordre hermétique de l'Aube dorée, une organisation occultiste dirigée par le controversé Aleister Crowley, perçu par l'Église comme le diable en personne.
AcheterRetrouvez toutes nos références
Notre catalogue complet
Commentaires