Quelques faits culturels, à commémorer, au Québec, en 2023

Christian Vachon - 9 février 2023

Il y a cent ans, quel danger menaçait, le peuple canadien-français ? La modernité !   Le cinéma, le théâtre, la danse et la mode sont les pires ennemis de notre foi et notre moralité dénonce, vigoureusement, le cardinal Bégin dans une lettre pastorale, publiée au Devoir, le 16 décembre 1923.  Il invite également ses ouailles à se détourner de l’alcool, « un poison mortel qui s’attaque aux forces vives de l’individu, de la famille et de la société ». Quant aux femmes, elles ne doivent surtout pas être, pour les autres, cette pierre d’achoppement les faisant dériver du chemin vers la vertu. Un avertissement dont savent tenir compte, actuellement, bien des mollahs d’Iran.

L’amour des beaux-arts n’est toutefois pas un vice s’il parvient à élever l’âme. Le 7 septembre 1923, le premier ministre Louis-Alexandre Taschereau prend enfin la décision d’ériger un musée sur les plaines d’Abraham de Québec, afin de rendre accessible au public la collection d’œuvres d’art dont le gouvernement provincial libéral fait l’acquisition depuis quelques années. Il faudra patienter tout de même dix ans avant l’ouverture du bâtiment, en juin 1933.

Le Québec se moque également des consignes de monseigneur Bégin en faisant du cinéma, du très bon cinéma. Il y a cinquante ans, en 1973, sort sur les grands écrans l’adaptation, par Claude Jutra, et mettant notre star hollywoodienne Geneviève Bujold, du Kamouraska d’Anne Hébert. Un film long – 210 minutes -, interminablement long pour bien des spectateurs qui, lassés des plans soporifiques de paysages hivernaux, préférons rigoler en allant voir le périple rocambolesque « coast to coast », beaucoup plus bref – 89 minutes -, du J’ai mon voyage de Denis Héroux.  De grosses pointures d’outre-mer :  Jean Lefebvre,  Francis Blanche, Mylène Demongeot, accompagnent les ultrapopulaires Dominique Michel et René Simard (avec son frère Régis) dans cette coproduction avec la France, qui porte, lors de sa sortie là-bas, le titre Quand c’est parti, c’est parti ! Cinquante ans plus tard, le souvenir de ce film semble bel et bien bien parti de notre mémoire collective.

 

Littérature québécoise

Kamouraka

Anne Hébert - Points

Au chevet de son époux mourant, c'est sa propre mémoire que veille Elisabeth d'Aulnières. Enfouis sous le temps et les songes, les souvenirs de sa jeunesse tumultueuse refont surface : l'histoire, en 1839, de son innocence salie, d'une passion tragique de chair et de sang, d'amour et de mort. Un secret dissimulé sous l'opaque silence des apparences et de l'honneur. Un amour éperdu enterré vivant sous les neiges québécoises...

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