Cette année, qui commémorer au Québec ?
D’abord, une pionnière, une première gestionnaire de notre système de santé, Jeanne Mance, décédée, il y a trois cent cinquante ans, le 18 juin 1673. Dans son Jeanne Mance, illustré par Pierre Berthiaume et publié chez Michel Quintin dans sa collection « Connais-tu », l’autrice Johanne Ménard fait découvrir aux jeunes générations cette « infirmière sans frontières ». Née à Langres, en France, le 12 novembre 1606, cette dernière va fonder et administrer, dès son arrivée à Ville-Marie, le premier hôpital, devenu l’Hôtel-Dieu de Montréal.
Qui commémorer ensuite ? Un politicien et entrepreneur du XIXe siècle, George-Étienne Cartier, mort il y a cent-cinquante ans, le 20 mai 1873. Bryan Young, dans son George-Étienne Cartier, bourgeois montréalais (Boréal, 2004), nous démontre comment cet avocat, au lendemain de l’échec de la rébellion de 1837, dont il fut un des supporters, se rapproche des milieux d’affaires anglophones, tout en devenant, dans la nouvelle union canadienne, la voix des Canadiens français.
Les jours suivants la mort d’Ernest Lapointe, en 1941, Louis St-Laurent devient lui-aussi, la voix du Québec au sein du gouvernement canadien. Nous commémorons, le 25 juillet, le cinquantième anniversaire de sa mort, en 1973, à Québec. Le plutôt laconique Louis St-Laurent succède, en novembre 1948, à Mackenzie King, en tant que chef du Parti libéral, et premier ministre canadien, gouvernant, heureux homme, une nation prospère pendant une décennie.
Moins fortuné que le précédent est Jean-Jacques Bertrand, décédé lui-aussi il y a cinquante ans, un 22 février 1973, qui, pendant ses deux brèves années, du 20 octobre 1968 au 12 mai 1970 (il est balayé, aux élections provinciales, par les libéraux de Robert Bourassa), comme chef de l’Union nationale, et premier ministre du Québec (il remplace un Daniel Johnson, mort lors d’une visite au chantier du barrage Manic 5), doit faire face à une crise linguistique s’échauffant.
Pierre Vallières, dont on commémorera, le 23 décembre 2023, le vingt-cinquième anniversaire de décès, est fort bien représentatif du Québec bouillonnant des années 60. Dans son Dissident Pierre Vallières (1938-1998) : au-delà des Nègres blanc d’Amérique, édité chez Québec-Amérique, en 2018, Daniel Samson-Legault tente de cerner la personnalité de cet essayiste (L’urgence de choisir, Le devoir de résistance, …) et animateur social qui, sa vie durant, du rêve socialiste à la cause indépendantiste, du droit des gays à la défense des ex-psychiatrisés, fut en quête de luttes.
Entêté, n’hésitant jamais à défier la loi, Henry Morgentaler, dont on célèbrera, le 19 mars, le centième anniversaire de sa naissance, parvient, lui, dans les dernières années de sa vie (il meurt le 20 mai 2013), à faire triompher sa cause. Sylvie Halpern, dans son Morgentaler l’obstiné, paru, en 1992, chez Boréal, nous retrace le parcours mouvementé de ce médecin d’origine polonaise, ancien détenu d’Auschwitz. Grand défenseur dès les années 1970, du droit des femmes québécoises à l’avortement, il va, de procès à procès, de condamnation à condamnation, obtenir finalement justice.
Une forte tête, une passionnée, une engagée, est la chanteuse Pauline Julien qui, souffrant d’aphasie, se suicide, il y a vingt-cinq ans, le jour de son soixante-dixième anniversaire, le 1er octobre 1998. Deux recueils de correspondance, publiés aux éditions Leméac, La renarde et le mal peigné (2009), et Ton métier, le mien, le Québec (2019), nous font pénétrer dans l’âme d’une artiste, partageant avec son compagnon de vie Gérald Godin, la « même intensité amoureuse », et un « même destin inextricablement lié à l’histoire du Québec ».
Né il y aura bientôt cent ans, le 25 octobre 1923 (et mort le 7 décembre 1990), le comédien Jean Duceppe rêve lui-aussi d’un Québec souverain né. Mais il est surtout apprécié pour sa mise en scène et son interprétation au théâtre de La mort d’un commis-voyageur et de Charbonneau et le Chef, de son inoubliable Mon oncle Antoine, de Claude Jutra, au cinéma, et de ses divers rôles dans de populaires séries télévisées (Rue des Pignons, Terre humaine,…).
Enfin, on célèbrera , en 2023, le centième anniversaire de naissance, le 7 octobre, d’un autre monumental artiste québécois, Jean-Paul Riopelle. Un Hommage à Riopelle, aux éditions Sylvain Harvey, et un Jean-Paul Riopelle et le mouvement automatiste, chez McGill-Queens University Press, nous permettent d’apprécier l’originalité, la dextérité, la spontanéité de ce peintre qui, dès les années cinquante, atteint la notoriété internationale.
Jeanne Mance
Connais-tu Jeanne Mance...- la pionnière énergique qui a participé à la fondation de Montréal?- l'intendante volontaire et efficace de la nouvelle colonie?- l'infirmière hors pair qui a mis sur pied le premier hôpital de Ville-Marie? - celle qui a fait preuve d'un grand dévouement tout au long de sa vie?
AcheterGeorges-Étienne Cartier, bourgeois montréalais
Que ce soit pour l'encenser comme père de la Confédération canadienne ou pour le dénigrer comme traître à la cause nationaliste, les historiens n'ont généralement vu en George-Étienne Cartier que le personnage politique. C'est plutôt sous les traits du grand bourgeois montréalais que Brian Young nous le fait connaître dans ce livre.
AcheterDissident Pierre Vallières : au-delà de Nègres blancs d'Amérique
Nègres blancs d'Amérique a cimenté dans notre imaginaire la figure de l'ouvrier canadien-français opprimé par des patrons anglais. Traduit en plusieurs langues, un des derniers livres interdits au Québec, cet essai-choc a, depuis sa parution, acquis le statut de livre culte. Son auteur a pourtant largement œuvré au-delà du cadre de ce livre. Considéré comme un leader felquiste, que les autorités se sont empressées de « couronner », Vallières - journaliste, écrivain et animateur social - a laissé sa marque dans toutes sortes de luttes.
AcheterLa renarde et le mal peigné
Dans ces « fragments de correspondance amoureuse », on découvre Pauline Julien et Gérald Godin comme jamais on ne les avait vus, comme jamais plus on ne les verra. Lui, jeune loup puis loup mature, passionné, dévoué à la cause et amoureux. Elle, mère, chanteuse, absente souvent, incertaine et amoureuse
AcheterTon métier, le mien, le Québec : fragments de correspondance
Dix ans après la publication de La renarde et le mal peigné, soixante-quinze nouvelles lettres viennent compléter le portrait de la correspondance amoureuse et politique entre Pauline Julien (1928-1998) et Gérald Godin (1938-1994). On y retrouvera la même intensité amoureuse et un même destin inextricablement lié à l’histoire du Québec moderne. Ton métier, le mien, le Québec permet également de voir à l’œuvre l’espoir et la passion de ce couple, du « Vive le Québec libre ! » à Niamey à l’engagement humanitaire de Julien, en passant par les années de journalisme et l’élection de Godin dans la circonscription de Mercier.
AcheterHommage à Riopelle par Gaudreau
Voici le second titre de la collection Hommage à un grand peintre disparu. Ici, Jean Gaudreau revisite l’œuvre de nul autre que Jean-Paul Riopelle. Il s’intéresse plus particulièrement, mais pas uniquement, au thème des oies. Pourquoi Riopelle? Parce que Jean Gaudreau aime les défis et que celui-ci est, pour le moins, formidable. Ce choix est d’autant plus pertinent que 2023 marque le centenaire de la naissance du peintre le plus célébré de notre peinture contemporaine. Que la grande migration commence!
AcheterJean-Paul Riopelle et le mouvement automatiste
Jean Paul Riopelle est surtout connu pour les célèbres toiles abstraites de sa maturité artistique. Toutefois, François Marc Gagnon amorce cette histoire fascinante avec les premières peintures et l'adhésion précoce à l'objectivité, avant de sonder la participation de l'artiste à l'automatisme et l'incidence durable de ce mouvement sur son œuvre.
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