Une bande dessinée aguichante, aux couleurs joyeuses, encourageant les jeunes filles et les jeunes garçons à se mobiliser, à changer le monde, voilà ce que nous offrent la scénariste Séverine Vidal et l’illustratrice Anne-Olivia Messana avec leur Trois filles debout, publié cet automne chez Jungle.
Trois filles donc : Autumn, Ellyanne et Greta, qui vivent sur trois continents : l’Amérique, l’Afrique et l’Europe. Bien conscientes que cette Terre ne tourne pas rond, elles deviennent alors les porte-paroles crédibles de trois causes cruciales pour notre survie, soit l’accès à l’eau, la déforestation, la crise climatique.
Nous faisons d’abord connaissance avec Autumn Peltier, la « guerrière de l’eau ». Membre des Premières Nations habitant sur l’île de Manitoulin, en Ontario, celle-ci est bien décidée, depuis l’âge de huit ans, à faire savoir au reste de la planète que l’eau c’est sacré. Avec son slogan « Together We Rise », Autumn croit qu’on doit obligatoirement faire jaillir de l’eau potable à ces deux milliards de personnes qui n’y ont pas accès.
Nous découvrons ensuite Ellyanne Wanjiku, une jeune kenyanne née en 2011. Voyant la forêt disparaitre tout autour des villages de son pays, elle invite grâce à son association Children with Nature fondée en 2018, les jeunes à planter des arbres, à « donner de l’oxygène aux générations futures ».
Et n’oublions pas, bien sûr, Greta Thunberg, la militante suédoise du « Skolstrejk för klimatet », poursuivant, depuis son enfance, son combat radical pour limiter les gaz à effet de serre.
« Personne n’est trop petit ou trop jeune pour se mobiliser », c’est le message de Greta que relaient les autrices Séverine et Anne-Olivia, commentant et illustrant, en quatre-vingts pages, réjouissantes et instructives, la prise de conscience, le combat et les trouvailles des trois activistes. Nous devenons solidaires d’une Autumn qui ne veut plus être la seule à trouver anormal que des femmes consacrent une heure et demie de leur journée « pour remplir des bidons ». Nous devenons le confident d’une Greta qui, elle qu’on surnommait, à son école, « la folle s’intéressant à l’écologie », avoue « qu’être impopulaire ne (la) dérange pas » (signalons, tout de même, cette erreur factuelle des autrices, à la page 67 : ce n’est pas au bureau ovale, de la Maison Blanche, à Washington, que Greta Thunberg rencontre Barack Obama, le 17 septembre 2019, alors que celui-ci n’est plus président des États-Unis depuis… janvier 2017). Nous nous enthousiasmons de cette recette, proposée par Ellyanne, de bombes à graines « à lancer en ville comme à la campagne » (« mais pas n’importe où et pas n’importe comment »).
Le message passe. « Faites attention aux petits gestes, battez-vous au quotidien, chacun et chacune à votre façon, chacun et chacune avec vos moyens, mais en usant de discernement », nous invitent à agir les « trois filles debout ».
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