L’arrivée des fourgonnettes, le déclin vertigineux de la conduite « à clutche » (les « manuelles » ne représentent plus que 8% des ventes de voitures en 2024), le retour des voitures électriques, phénomène impensable dans les années 70, l’électronique tassant la mécanique : l’automobile est constamment en évolution, nous atteste les dossiers spéciaux du Guide de l’auto 2026, une parution symbolique des Éditions de l’Homme. Cette édition souligne les 60 ans de l’apparition d’un petit ouvrage qui n’avait pas vocation à être annuel, tiré de quelques notes manuscrites d’un pilote de Porsche ex disc-jockey et animateur vedette de Prenez le volant : Jacques Duval.
On fabriquait des voitures au Québec, lors de ces décennies passées, même des Renault et Peugeot à Saint-Bruno, nous remémore cette édition anniversaire dans un de ses chapitres. Le dernier modèle québécois, un cabriolet Camaro rouge, sortit de l’usine d’assemblage de la General Motors en 2002, installée à Sainte-Thérèse depuis 1965.
Dans une autre rubrique, on évoque ces marques qui ont disparu de notre paysage lors de ces six dernières décennies, des marques qu’on croyait aptes à exister pour toujours : Mercury, Oldsmobile, Plymouth, même Pontiac. Buick survit, malgré tout, parce que « les Chinois en sont friands ».
Entre-temps, des modèles deviennent mythiques : la « redoutable » Viper de Dodge; la « remarquable » BMW M3; la Mazda Miata (« inspiration anglaise, fiabilité japonaise ») à « l’impact magique »; et surtout la Porsche 911 (honorant la page couverture de cette édition anniversaire), la meilleur voiture conduite par le rédacteur vétéran du Guide, Marc Lachapelle. D’autres voitures, entre autres les Chevrolet Monza et Chrysler Cordoba, se distinguent par leur insignifiance.
Et tandis que, dans les années 80, les fabricants japonais participent à une course à la puissance et à la sportivité avec les Allemands, lançant leurs divisions de luxe Acura, Lexus et Infiniti, l’américain Chrysler révolutionne la manière de se déplacer en famille et en groupe avec ses fourgonnettes.

Le guide de l’auto 60 ans nous gâte, bien sûr, avec son palmarès du « meilleur du pire ». En lice : la Chevrolet Chevette (« bonne dernière au match comparatif des compactes en 1983 »); la Pony de Hyundai (la « pire voiture » conduite par Jacques Duval, propos nuancé par Marc Lachapelle qui affirme qu’elle fait « un travail correct pour le prix payé »); la Jeep CJ7 Limited, en 1983 (un véhicule « carrément dangereux », à la « direction atroce » et au « moteur préhistorique »); la Chrysler Imperial de 1990-1993, « un véritable désastre ».
On jette enfin un regard vers le futur, teinté d’incertitude par les tarifs douaniers. Le transport sera-t-il aérien ? Le Model A Flying Car d’Alef Aeronautics, en Californie, une voiture électrique équipée de huit hélices qui ressemble vaguement à une Zorglumobile des aventures de Spirou, a réalisé son premier vol au printemps 2025. La compagnie est optimiste et espère bientôt commercialiser son modèle pour la modique somme de 300 000 dollars. Toyota et Honda, de leurs côtés, entrevoient conquérir l’espace avec leurs véhicules « astromobiles ».
Ailleurs, plus terre-à-terre, on s’oriente vers une personnalisation maximisée « de votre véhicule et de vos expériences ». BMW peaufine un concept de revêtement rendant possible de « transformer l’apparence de la voiture », notamment en changeant de couleur selon l’humeur de la personne au volant. L’environnement contrôlé par l’intelligence artificielle, chez Mercedes Benz, fait que votre véhicule s’adapte à votre façon de conduire, une expérience qui peut devenir « plus irritante que plaisante », faites attention.
L’avenir, surtout, c’est cette conduite autonome avancée, avec des voitures bientôt « affranchies » à 100%, éliminant l’erreur humaine qui est, dit-on, la cause des accidents. La « certitude machine » va-t-elle faire disparaître pédaliers et volants ? À suivre.
En fait, avec la location de courte durée, le covoiturage, les flottes de « robots-taxis », l’accès à la mobilité est la formule gagnante du futur plutôt que la possession d’une voiture. Les fabricants d’automobiles d’aujourd’hui sont les compagnies de transport de personnes de demain.
– Christian Vachon (Pantoute), 12 octobre 2025
Le Guide de l'auto 2026 : Édition 60e anniversaire
Pour fêter les 60 ans du Guide de l'auto, un cahier spécial de 32 pages revient sur l'évolution de l'automobile
ces 60 dernières années, l'essai des véhicules qui étaient déjà vendus en 1967, l'histoire des voitures assemblées au Québec, les marques disparues, un essai routier réalisé comme en 1967 (caméra argentique et machine à écrire), un dossier expliquant comment est fabriqué Le Guide de l'auto et un regard vers l'avenir pour conclure avec la voiture de demain.
Des dossiers spéciaux font un tour d'horizon du milieu, de quoi garder tous les passionnés à jour sur l'actualité automobile !
Pour chaque voiture, une fiche technique répertorie tous les détails pertinents à l'achat : échelle de prix, consommation d'essence, composantes mécaniques, garanties, voitures concurrentes, etc.
La présentation visuelle est renouvelée pour être au goût du jour, mais toujours aussi claire, avec des pictogrammes et des tableaux détaillés. Elle permet de comparer facilement les voitures entre elles.
Le Guide de l'auto est décliné en magazine télé (TVA) et en balado (QUB) afin de rendre la marque incontournable.
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