Bonneau et Lamouche récidivent pour notre plus grand plaisir

Bonneau et Lamouche récidivent à notre plus grand plaisir C’est à d’irrésistibles retrouvailles avec le plus incompatible des duos d’enquêteurs : Bonneau et Lamouche, la balourdise faisant équipe avec l’insolence, que nous convie le malicieux J. L. Blanchard dans son Os de la Méduse, publié chez Fides, en cette fin d’hiver 2022, un pur divertissement, sans prétention, mix de burlesque et de sordide, un suspense délicieusement anachronique, mariné de bals masqués et de trésors cachés, de cadavres exquis et de fausses pistes, dans un décor de manoir évoquant nos jeux de Clue, où l’on voit apparaître maître d’hôtel et bonne portant nom de Berthe.

Après avoir triomphalement tiré au clair – au grand dam de leur patron – la ténébreuse affaire des pélicans (lisez leur aventure précédente Le silence des pélicans), le vétéran Bonneau, élevé au milieu d’un troupeau de diplodocus, licencié de l’école de l’inspecteur Clouseau, secondé de (ou « patronné par » murmure t’on) son jeune, et très irrévérencieux, collègue Lamouche, fouillent dans le passé du comte de Clairvaux, noble français, archaïsme vivant, égaré dans le Montréal contemporain, semblant ignorer que sa famille – et ce n’est pas qu’une image – dissimule bien des squelettes dans un placard.

Ils seront confrontés, au cours de leur enquête, à des êtres qui, comme la méduse, camouflent, sous leur apparence fragile, un don de prédation redoutable.

Qui sait, la solution à tous ses mystères se cache, peut-être, dans un célèbre tableau, et soyons assurés, si c’est le cas, que Bonneau va y foncer tête première.

On ne s’embête jamais avec les personnages de J. L. Blanchard, et comme le dit –plus ou moins- bien l’adage : les bons comtes font les bons amis – pardon ! – récits.