Les crapauds n’explosent pas de trop fumer, et autres mythes à dégonfler sur les amphibiens

Christian Vachon - 30 mars 2022

Ils ont des comportements étranges les anoures (crapauds, grenouilles et rainettes), urodèles (salamandres et autres amphibiens qui ne perdent pas leur queue après leur métamorphose) et apodes. Tellement étranges que, depuis des temps immémoriaux, nourrissant nos représentations, on prête à ces vedettes du bestiaire médiéval, ces « animaux du diables », ou « compagnons des sorcières », bien des histoires et croyances.  Qu’ils tombent du ciel, comme la pluie, deviennent princes charmants en les embrassant, ou éclatent d’avoir trop fumé, ces vertébrés vont, toutefois, trop souvent, souffrir des multiples légendes sur leur compte.

En les démystifiant avec tendresse et humour dans 50 idées fausses sur les amphibiens, un ouvrage publié aux éditions Quae, rehaussé de plus de 150 photos fantastiques, la spécialiste française de ces bestioles, Françoise Serre Collet, nous fait finalement prendre conscience « que nous ne savons finalement pas grand-chose » sur les amphibiens.

Nous allons découvrir que la rainette, bien que très sensible aux conditions météorologiques, n’indique tout de même pas le temps à venir (idée fausse # 11). Il est aussi faux que si on se promène au cœur de l’Europe, en Slovénie, on peut croiser un « bébé dragon » (idée fausse #6) dit salamandre « éternelle adolescente », pouvant vivre cent ans.

Les amphibiens, on s’en aperçoit, s’amusent à défier tous les codes.  Il y en a, par exemple, qui mangent autres choses que des insectes (idée fausse # 33 :  le crapaud buffle, entre autres, s’attaque aux rongeurs, la grenouille indonésienne bouffe des crabes).  D’autres peuvent même mordre et griffer (idée fausse #32)!

Tous pondent des œufs ?  Faux, « les amphibiens remportent même la palme de la multiplicité des modes de reproduction et de développement chez les vertébrés ».  Par exemple, des amphibiens, comme la salamandre métropolitaine ou le crapaud guinéen, afin d’esquiver leur portée aux prédateurs, recouvrent à des stratégies alternatives comme la viviparité.

Longévité inexpliquée, nature spéciale de leur salive, usage de protection antigel :  les espèces d’amphibiens ne cessent de susciter l’intérêt de la recherche scientifique.  Le venin de crapaud n’est pas que convoité par la sorcellerie (idée fausse #49) mais «par la médecine moderne pour combattre certains cancers comme celui de la peau, du pancréas ou des poumons ».

On a trop tardé à dégonfler les mythes, à reconnaitre l’utilité des amphibiens.  Pendant des siècles, on leur a mené la vie dure, leur faisant subir, par malice ou par ignorance, toutes sortes de mauvais traitements.  Maintenant victimes du développement urbain et industriel, leurs milieux aquatiques disparaissent les exposant à l’extinction.

Biologie

50 idées fausses sur les amphibiens

Françoise Serre Collet - Éditions Quae

Des informations pour déconstruire les croyances inexactes sur les anoures, les urodèles et apodes qui composent le groupe des amphibiens, le plus exposé à l'extinction. L'auteure expose la biologie, le comportement, l'écologie et l'intérêt pour la recherche de ces espèces, du protée anguillard à la longévité inexpliquée aux dendrobates portant leur petits dans le dos.

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